Yama, Niyama et Asana les 3 premières étapes en ashtanga yoga

Yama, le premier membre

Les yamas sont les commandements moraux universels envers les autres. Le mot  yama vient de la racine yam qui veut dire « brider ». Ces commandements sont au nombre de 5 :

      • Ahimsa : la non- violence, physique, verbale ou mentale. Cultiver ahimsa, c’est aussi cultiver l’humilité, le pardon. C’est l’intention de ne pas blesser en paroles ou en actes autrui, la nature et même soi-même .
      • Satyya : la sincérité dans sa pensée, ses paroles et ses actes. Dans la pratique des asanas cultiver satya, permet de reconnaître ses limites et de passer à l’étape suivante quand toutes les postures précédentes sont pratiquées avec fermeté et aisance.
      • Asteya : La non-convoitise, l’absence de désir. C’est le fait de ne pas voler les biens matériels, mais aussi de ne pas user des autres ou en abuser.
      • Brahmcharya : modération de l’activité , des phantasmes sexuels. Selon la philosophie yoguique, les fluides sexuels contiennent une précieuse énergie vitale (bindu) qui si elle est gaspillée, affaibli le corps et l’esprit.
      • Aparigraha : le fait de se satisfaire du nécessaire, de ne pas posséder le superflu. Son corollaire est de cultiver l’abandon, le relâchement.

Niyama, le deuxième membre

Les niyamas sont les règles morales envers soi-même. Ni se traduit par « dans » ou « tourné vers l’intérieur ». alors que « yam » signidie « brider ». Elles sont au nombre de cinq.

      • Saucha : l’hygiène corporelle et alimentaire, purification du corps, des pensées. Bahir saucha est la purification externe et concerne l’hygiène corporelle et de son environnement. Antha saucha est le nettoyage des impuretés mentales (chittamala) et des pollutions de l’esprit (dukha).
      • Santosha : le contentement de ce que l’on est à chaque instant que les conditions paraissent favorables ou non.
      • Tapas : c’est un effort ardent (la racine tap signifie brûler en sanskrit) de purification, auto-discipline et austérité. C’est la pratique intense des 8 membres du yoga.
      • Svadhyaya : C’est l’étude de soi, et l’éducation de soi. Cela désigne aussi l’étude des textes sacrés et des mantras (chants spirituels). La juste prononciation des textes en sanskrit nécessite un apprentissage rigoureux.
      • Isvara Pranidhana : Le fait de s’en remettre à l’impermanence des chose et de consacrer sa vie au monde.

Asanas,le troisième membre

«Le moment où j’ai atteint une bonne santé, j’ai réalisé que mon corps est mon temple . Et alors que les asanas m’ont permis de récupérer de toutes mes souffrances, j’en ai conclu qu’ils étaient mes prières. Aujourd’hui encore je les considère comme mes prières car elles me permettent d’étendre le fini vers l’infini qui est à l’extérieur de ma peau.  » (B.K.S. Iyengar, Le souffle des Dieux, DVD).

Les asanas sont les postures de yoga. Le sens littéral de ce mot est (siège). Il est issu de la racine aas, qui signifie « être assis »ou « être ». Ce troisième membre du yoga était le premier enseigné par Pathabbi Jois à ses élèves . Ils sont les portes d’entrée vers les autres membres du yoga. Ils nous viennent du temps Vedique selon le fils de Krishnamacharya, Sribashyam. La première asana est représentée par le dieu Yoga Narasimha (Traduction: dieu en méditation) en position assise du tailleur (sukhasana). Les asanas portent des noms qui sont à l’image du monde ( végétaux, insectes, animaux aquatiques ou terrestres, oiseaux) et de la culture indienne ( noms de déités hindoues, de sages célèbres).

Dans la méthode de Jois l’état d’asana se trouve dans une série de vinyasa. Ainsi, le pratiquant utilise le vinyasa pour passer d’un asana à un autre et reste dans l’asana de 5 à 8 respirations, puis rejoins l’asana suivant en réalisant le vinyasa. Ils sont pratiqués avec la fixation du regard sur des points d’attention appelés drishtis. Au cours de cette pratique, l’attention est donc canalisée par les postures, le contrôle du souffle, les bandhas et la fixité du regard. Une fois ces jalons posés, avec une pratique régulière, et un lâcher prise, elle devient une véritable forme de méditation dans le mouvement. Pour Iyengar, ils sont un moyen de mettre en communication les parties de notre corps, entre celles qui sont actives ou passives, positives ou négatives, de manière à trouver un état équilibré d’harmonie entre elles. Le moyen de communication est le prana orienté par l’intelligence du pratiquant.

 

Nicolas TRUFFART

Ostéopathe spécialiste en shiatsu, Enseignant de Yoga, Infirmier diplômé